Angiographie

Sommaire

    Principe

    L’angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine (ICG) est un examen d’imagerie permettant l’étude de la vascularisation rétinienne et choroïdienne, grâce à la réalisation de photographies prises après l’injection intraveineuse de colorants.

    L’angiographie à la fluorescéine, utilise de la fluorescéine sodique.

    La fluorescéine est un colorant qui passe par le réseau vasculaire.

    Pour visualiser la fluorescence spécifique du colorant, une combinaison de longueurs d’ondes d’excitation et de filtres spécifiques est utilisée.

    En situation normale, les vaisseaux et les capillaires rétiniens sont imperméables à la fluorescéine. La notion de barrière hématorétinienne est importante pour comprendre le comportement du colorant dans des circonstances pathologiques.

    Les gros vaisseaux rétiniens sont situés dans la couche des fibres nerveuses. Les capillaires sont eux situés dans la couche nucléaire interne. La rétine profonde est avasculaire. L’épithélium pigmentaire constitue la barrière hématorétinienne externe. Sa présence empêche le passage de la fluorescéine de la choroïde vers la rétine externe.

    La fluorescéine diffuse à partir des capillaires dans la rétine, quand l’endothélium capillaire et la barrière hématorétinienne sont endommagés.

    Les anomalies observées sont regroupées en trois catégories : autofluorescentes, hypofluorescentes et hyperfluorescentes.

    L’autofluorescence est la fluorescence qui apparaît avant que le colorant ne soit injecté. Elle est causée par des tissus spontanément fluorescents comme la lipofuschine ou les structures calcifiées (drusen du nerf optique).

    L’hypofluorescence survient quand la fluorescence normale est réduite ou absente.

    L’hyperfluorescence correspond à une fluorescence anormalement importante qui s’étend au-delà des structures connues.

    L’angiographie au vert d’indocyanine (ICG), utilise le vert d’indocyanine (Infracyanine®), colorant soluble dans l’eau, qui possède des propriétés d’absorption et de fluorescence dans l’infrarouge. La rétention vasculaire du vert d’indocyanine associée à sa faible perméabilité, en font un colorant idéal pour la visualisation des vaisseaux choroïdiens.

    Récemment, des systèmes grand champ ou ultra-grand champ ont vu le jour. Ils permettent d’iconographier la rétine périphérique.

    Les rétinographes conventionnels sont limités à des champs de 30 à 60°. Les systèmes grands champs permettent un angle d’acquisition beaucoup plus large pouvant aller jusqu’à 200° sans reconstruction d’image.

    Des systèmes complets (couleur et angiographie) comme l’Optos® et le Daytona® sont disponibles pour l’imagerie chez l’adulte.

    Indications

    La plupart des pathologies rétiniennes peuvent être explorées grâce à l’angiographie, intéressant aussi bien la macula que la périphérie.

    Les clichés en autofluorescence permettent de détecter des modifications pathologiques de façon plus précise et plus reproductible que par un examen clinique standard ou que par de simples rétinophotographies. Ils sont utiles notamment afin d’évaluer l’évolution de l’atrophie de la dégénérescence maculaire liée à l’âge, dans la détection des remaniements de l’épithélium pigmentaire…

    Pour l’angiographie à la fluorescéine, les principales indications sont :

    L’angiographie ICG trouve ses indications dans :

    • la dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative
    • l’exploration des tumeurs choroïdiennes (hémangiome, mélanome…)
    • la vasculopathie polypoïdale
    • les inflammations de la choroïde et les tâches blanches du fond d’œil : rétinopathie de Birdshot, choroïdites multifocales ou épithéliopathie en plaques.

    Déroulement de l’examen

    Il s’agit d’un examen non douloureux et non invasif.

    Les patients allergiques ou asthmatiques doivent réaliser une préparation (par comprimés) trois jours avant.

    La dilatation est nécessaire, souvent sur les deux yeux.

    Avant l’injection de colorant, des clichés en lumière monochromatiques et en autofluorescence sont réalisés.

    Puis, une injection de fluorescéine et/ou d’indocyanine est réalisée dans une veine périphérique (le plus souvent du bras).

    Le colorant pénètre dans la circulation oculaire par l’artère ophtalmique 8 à 12 secondes plus tard selon le site, la vitesse d’injection, l’âge et l’état cardiovasculaire du patient. La fluorescence choroïdienne précoce est discrète et irrégulière. Elle est maximale entre 20 et 30 secondes. Le colorant apparaît ensuite au niveau de l’artère centrale de la rétine, puis va remplir les artérioles et les veinules pour finir par les veines rétiniennes.

    La fluorescence cesse d’être perceptible dans les vaisseaux choroïdiens vers dix minutes.

    Les clichés sont réalisés, durant 5 à 15 minutes.

    Les effets secondaires de l’angiographie à la fluorescéine sont :

    • un jaunissement de la peau et de la conjonctive pendant 6 à 12 heures
    • une coloration jaune-orangée des urines de 24 à 36 heures
    • des nausées ou des réactions vagales au moment de l’injection (environ 10%), sont les réactions les plus fréquentes
    • un urticaire (1% des cas), incident allergique peut survenir 2 à 15 minutes après l’injection.
    • des réactions anaphylactiques sont très rares (environ 1 cas sur 100 000).

    Référence

    Fiche d'information

    Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre purement informatif.
    En raison de l'évolution des spécificités de chaque cas les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.
    L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean Jaurès.