Electrophysiologie

Electrophysiologie à Toulouse
Sommaire

    Principe

    L’électrophysiologie explore un aspect du fonctionnement du système visuel, suite à une stimulation des photorécepteurs rétiniens (les cônes et les bâtonnets) à la lumière. Ces réponses déclenchent des signaux simultanément vers l’épithélium pigmentaire et les voies visuelles. Le signal émis à chaque étage conditionne la réponse de l‘étape suivante jusqu’aux aires visuelles. Selon la nature de la stimulation et le choix du signal enregistré, il est possible de recueillir la réponse du système photopique (situation diurne) et scotopique (situation nocturne).

    La neurorétine contient deux systèmes visuels. Dans le système photopique, les cônes codent des stimulations de niveaux lumineux élevés ; dans le système photopique, les bâtonnets codent des stimulations lumineuses de niveau faible.

    Trois signaux électrophysiologiques peuvent être étudiés :

    • l’électrorétinogramme (ERG) 
    • l’électro-oculogramme (EOG)
    • les potentiels évoqués visuels (PEV) 

    Les procédures d’enregistrement sont réalisées selon des protocoles standardisés édités par l’ISCEV (International Society for Clinical Electrophysiology of Vision) qui permettent d’obtenir des informations facilitant la comparaison des résultats effectués par différents centres.

    Il existe 3 types d’ERG:

    • l’ERG flash analyse la réponse électrique de masse de la rétine à des stimulations lumineuses ou visuelles. Ces stimulations flash induisent de façon transitoire l’hyperpolarisation des photorécepteurs. Il permet d’étudier l’activité globale des cônes et des bâtonnets.
    • l’ERG multifocal: étudie préférentiellement le système des cônes au niveau maculaire. Le stimulus est représenté par des hexagones multiples.
    • l’ERG pattern répond à une stimulation en damier présentée à la macula. Il se compose de deux ondes liées au fonctionnement maculaire. Il permet de connaître l’état du signal rétinien initial issu de la zone maculaire puis conduit le long des voies visuelles.

    L’EOG étudie l’intégrité de l’épithélium pigmentaire (EP) et ses interactions avec les photorécepteurs. Il est quantifié en établissant la taille du pic de réponse à la lumière par rapport au creux à l’obscurité. On l’exprime selon un pourcentage appelé le rapport d’Arden. Un rapport normal est supérieur à 170%.

    Les potentiels évoqués visuels (PEV) analysent le fonctionnement des voies optiques. Ils sont le reflet des différences entre les potentiels d’action générés au niveau maculaire, de leurs modes propagation au niveau des voies visuelles, et des réponses des cellules corticales.

    Indications

    Les explorations électrophysiologiques sont à entreprendre lorsqu’une baisse d’acuité visuelle ou une acuité visuelle basse sont inexpliquées, et plus spécifiquement lorsque le fond d’œil est normal.

    L’ERG fournit des données sur le fonctionnement rétinien.

    Sa réalisation est essentielle à chaque fois qu’une maladie rétinienne héréditaire est suspectée (rétinite pigmentaire, maculopathie héréditaire : maladie de Stargardt, dystrophie des cônes…).

    L’ERG multifocal va objectiver une atteinte maculaire. On l’utilise notamment dans le suivi et la détection précoce de la toxicité rétinienne de certains médicaments comme les antipaludéens de synthèse (Plaquénil®). Sa réalisation est recommandée couplée à un examen clinique, à chaque fois que le champ visuel est anormal, avec une périodicité de 6 mois à un an.

    L’EOG va explorer un dysfonctionnement supposé de l’épithélium pigmentaire. Sa principale indication est la suspicion d’une dystrophie maculaire de Best.

    Les PEV sont particulièrement utiles en cas de suspicion névrite optique comme dans la sclérose en plaques (SEP) et dans toutes les pathologies du nerf optique, et notamment les atteintes toxiques (intoxication alcoolotabagique, toxiques industriels). L’altération se traduira en terme de retard de conduction ou de diminution d’amplitude des pics.

    Déroulement de l’examen

    Il s’agit d’un examen indolore et non invasif qui se réalise en position assise.

    L’appareil d’enregistrement se compose de trois parties :

    • un stimulateur : il permet une stimulation globale de la rétine ou plus localisée
    • un système de recueil : essentiels pour amplifier les signaux électriques qui se mesurent en microvolts
    • un système informatique pour piloter les examens

    L’activité électrique est recueillie grâce à des électrodes positionnées autour du globe oculaire, ou de lentilles de contact spéciales positionnées sur la surface oculaire, après utilisation d’un anesthésique de contact.

    La dilatation est nécessaire pour les ERG afin d’éviter les fluctuations liées aux variations d’éclairement rétinien.

    La dilatation durant environ 2 heures, il est recommandé de ne pas conduire dans les suites de cet examen.

    Un positionnement à l’obscurité ou à la lumière est réalisé pendant plusieurs minutes afin que l’état rétinien soit stable.

    Des stimulations lumineuses sont ensuite effectuées, d’intensité variable et dans des conditions d’éclairage différentes.

    La durée de l’examen varie de 30 à 60 minutes.

    Un certain nombre de facteurs vont influencer la qualité de celui-ci. Des variations sont en prendre en compte fonction de l’âge, de la transparence des milieux, du diamètre pupillaire, de l’amétropie.

    Référence

    Fiche d'information

    Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre informatif.
    En raison des spécificités de chaque cas, les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.
    L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean-Jaurès.