Rétinographie
Principe
La rétinographie permet l’acquisition rapide de photographies du fond d’œil à l’aide d’un appareil photo reflex.
L’acquisition rapide de photographies du fond d’œil permet d’obtenir des images de haute résolution. La numérisation des images et leur acquisition instantanée permettent un archivage des clichés, un suivi évolutif objectif et comparatif.
L’échange entre spécialiste de clichés du fond d’œil est désormais permis grâce au développement de la télémédecine.
Le traitement informatique de l’image aide considérablement au diagnostic par la modification des contrastes et par le grossissement de l’image.
Ces outils d’exploration permettent de dresser un bilan anatomique et fonctionnel précis.
Il existe de nombreux modèles de rétinographes, avec à l’heure actuelle, deux techniques d’obtention d’images : l’acquisition numérisée de photographies et l’acquisition par balayage laser.
Les rétinographes numériques non contact mydriatiques.
Ce sont les rétinographes classiques. Ils utilisent des filtres de longueurs d’ondes différentes.
Les clichés couleur en lumière blanche sont les images les plus proches de l’examen clinique.
Elles permettent d’analyser la forme et la couleur de la papille, le reflet maculaire et sa pigmentation.
Tous les types de clichés peuvent être réalisés par application de filtres numériques à partir de l’image couleur.
Les clichés en filtre vert permettent une bonne visualisation des vaisseaux et des hémorragies.
Les clichés en lumière bleue mettent en évidence le pigment xanthophylle, les logettes d’œdème maculaire cystoïde.
Les clichés en lumière rouge visualisent les éléments pigmentés. La lumière qui traverse l’épithélium pigmentaire met en évidence des éléments en arrière de celui-ci. Ils sont utiles pour les lésions choroïdiennes : naevus, mélanome.
Les clichés en autofluorescence mettent en évidence la distribution de lipofuschine et les éléments calcifiés comme les druse de la papille.
Les rétinographes numériques non contact non mydriatiques
La pupille n’a pas besoin d’être dilatée.
La lumière infrarouge est utilisée pour cibler une image du fond d’œil. Une lumière visible est ensuite flashée lorsque l’image est prise.
Ils réalisent des clichés de 30 à 45° de très bonne qualité.
Récemment des systèmes grand champ ou ultra-grand champ ont vu le jour. Ils permettent d’iconographier la rétine périphérique.
Les rétinographes conventionnels sont limités à des champs de 30 à 60°. Les systèmes grand champ permettent un angle d’acquisition beaucoup plus large, pouvant aller jusqu’à 200° sans reconstruction d’image.
Les systèmes disponibles permettent de réaliser des clichés en couleur ou pseudo-couleur.
Indications
Le rétinographe, simple d’utilisation, est devenu d’usage courant en consultation.
Les clichés sont utiles dans de multiples indications :
- dépistage et suivi de la rétinopathie diabétique
- dépistage et suivi de maculopathie liée à l’âge (mise en évidence de drusen, de remaniements pigmentaires)
- dépistage et suivi de lésion choroïdienne à type de naevus
- dépistage et suivi de glaucome chronique analysant la morphologie de la tête du nerf optique
- mise en évidence de particularité du fond d’œil : fibre à myéline…
Dans la rétinopathie diabétique, la rétinographie a permis d’étendre le dépistage sous certaines conditions de réalisation.
En dehors du cabinet d’ophtalmologie, la prise de photographies du fond d’œil peut être déléguée à un(e) orthoptiste ou un(e) infirmièr(e). Les photographies sont prises à l’aide d’un rétinographe couleur, avec ou sans dilatation pupillaire. Les photographies sont lues de façon différée et interprétées par un ophtalmologiste dans un délai maximum d’une semaine.
La conduite à tenir est alors indiquée : soit une surveillance annuelle, soit l’envoi vers un ophtalmologiste pour examens complémentaires.
Cet examen de dépistage a pour but de diagnostiquer une rétinopathie diabétique et tout autre pathologie oculaire associée visible sur la photographie du fond d’œil. Elle ne remplace pas un examen complet chez un ophtalmologiste.
Les patients éligibles à cette interprétation différée sont tous les diabétiques de type 1, de type 2, ou tout autre type de diabète, à partir de l’âge de 12 ans et sans limite supérieure d’âge, n’ayant pas de rétinopathie diabétique connue ou une rétinopathie diabétique non proliférante minime.
Deux rétinographies en couleur de chaque œil d’au moins 45°, centrées sur la macula et sur la pupille sont nécessaires.
La dilatation pupillaire est préférable.
La qualité des images va dépendre de la transparence des milieux (opacités cornéennes, cataracte dense, hémorragie du vitré).
Déroulement de l’examen
Il s’agit d’un examen indolore et non invasif.
Le patient est en assis, menton positionné sur une mentonnière et front appuyé.
La dilatation n’est pas nécessaire avec les rétinographes non mydriatiques (sauf cas exceptionnel).
L’examen peut être légèrement éblouissant.
Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre informatif.En raison des spécificités de chaque cas, les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean-Jaurès.