Rétinopathie diabétique
Définition
La rétinopathie diabétique représente les complications du diabète au niveau de la rétine. Elles sont liées à l’hyperglycémie qui altère les vaisseaux de la rétine de petit calibre, appelés capillaires, entraînant des lésions visibles au fond d’œil.
L’hyperglycémie et l’altération des capillaires rétiniens génèrent un manque d’oxygénation du tissu rétinien par raréfaction des petits vaisseaux. De façon réactionnelle se développent des anomalies allant des micro-anévrismes (dilatation de capillaires) à des hémorragies de la rétine. Les vaisseaux de la rétine se déforment puis des vaisseaux anormaux se forment, dits « néovaisseaux ». Les néovaisseaux caractérisent une forme sévère de rétinopathie appelée « proliférante »
Si la rétine centrale est atteinte, on parle de maculopathie diabétique alors que l’atteinte périphérique correspond à la rétinopathie périphérique.
La maculopathie diabétique est liée à une perméabilité accrue des capillaires atteints conduisant à l’accumulation de liquide au sein de la macula (œdème) pouvant aller jusque l’apparition d’exsudats. Cet œdème maculaire conduit à une baisse de l’acuité visuelle. Il nécessite un traitement général (équilibration du diabète, de la tension artérielle et dépistage d’un syndrome d’apnée du sommeil) mais aussi ophtalmlologique.
La rétinopathie diabétique peut être longtemps asymptomatique. L’apparition de signes cliniques peut témoigner d’une forme déjà avancée de la maladie.
Les symptômes peuvent être une vision floue, une baisse d’acuité visuelle, des myodésopsies ou « mouches volantes » qui peuvent survenir progressivement ou brutalement.
En l’absence de dépistage, de suivi et de traitement, la rétinopathie diabétique peut avoir des conséquences graves et irréversibles sur la vision pouvant conduire à la cécité.
Population concernée
Le diabète touche près de 3,7 millions de patients en France et sa prévalence est en augmentation progressive. Cela représente plus de 5% de la population française.
Parmi ces patients, 90% ont un diabète de type 2 c’est à dire lié à une insulino-résistance et 10% ont un diabète de type 1.
C’est la première cause de cécité en France chez les moins de 50 ans.
Le dépistage est donc indispensable pour prévenir la survenue de complications. Un fond d’œil est recommandé une fois par an pour tous les patients diabétiques. En cas d’anomalies détectées, la fréquence de consultation pourra être rapprochée et des examens complémentaires seront demandés.
Examens nécessaires au diagnostic
L’examen du fond d’œil (FO) associé à la rétinographie posent le diagnostic.
Une dilatation pupillaire peut êtte nécessaire afin d’améliorer la qualité de l’examen (la vision est alors floue pendant 3 à 4 heures, accompagnée d’une sensibilité accrue à la lumière, le temps d’action des collyres de dilatation).
La rétinographie du fond d’œil permet de visualiser en détails les anomalies de la rétine centrale ou périphérique.
La tomographie à cohérence optique (OCT) est nécessaire pour évaluer et classifier la maculopathie diabétique mais aussi, surveiller l’efficacité d’un éventuel traitement.
Traitement
Il est toujours indispensable, en association aux traitements ophtalmologiques, d'obtenir une équilibration de la glycémie, de la tension artérielle et de rechercher un syndrome d’apnée du sommeil.
Les injections intravitréennes
Il s’agit de produits thérapeutiques déjà utilisés dans d’autres maladies rétiniennes notamment vasculaires, ayant une action anti-VEGF ou corticoïdes.
Ils sont en première ligne dans le traitement de la maculopathie œdémateuse.
Les injections doivent être répétées sur plusieurs mois, le plus souvent.
Le laser rétinien
Il a pour but de stabiliser les lésions et d'améliorer l’oxygénation de la rétine.
Le traitement dit panphotocoagulation rétinienne se réalise en une ou plusieurs séances.
Dans le traitement de la maculopathie diabétique, le laser est aussi utilisé. Il s’agit d’un laser argon dont les paramètres permettent un traitement spécifique de la macula. Il est indiqué surtout si l’œdème est focal. Il peut être associé aux injections intravitréennes.
Ces traitements permettent de stabiliser l’atteinte rétinienne et d'éviter les complications plus graves nécessitant un traitement chirurgical de la rétinopathie diabétique.
Traitement chirurgical
Il est indiqué en cas d’hémorragie du vitré ou d’un décollement de rétine tractionnel.
La chirurgie se déroule au sein de la clinique, en ambulatoire ou en hospitalisation, sous anesthésie loco-régionale le plus souvent.
On réalise au bloc opératoire sous microscope une vitrectomie qui consiste en l’ablation du gel vitréen, puis on traite la rétine ischémique au laser en réalisant la panphotocoagulation durant l’intervention (endolaser). Une injection intravitréenne d’anti-VEGF en fin d’intervention peut être effectuée.
Les suites opératoires nécessitent une surveillance selon les recommandations du chirurgien.
Référence
Fiche d'information vitrectomie dans la rétinopathie diabétique
Fiche d'information vitrectomie
Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre purement informatif.En raison de l'évolution des spécificités de chaque cas, les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean Jaurès.