Tomographie en cohérence optique (OCT)
Principe et fonctionnement
La tomographie en cohérence optique (OCT) est une technique d’imagerie non invasive, fondée sur l’interférométrie à faible cohérence.
Une onde électromagnétique, d’une longueur d’onde proche de l’infrarouge, est envoyée dans le tissu à étudier. La réflexion du faisceau par les différentes interfaces optiques est analysée de façon à réaliser une image en coupe du tissu étudié. Plusieurs générations d’OCT se sont succédées.
La technologie spectral domain est celle utilisée aujourd’hui par la plupart des machines (SD-OCT). Ces OCT reposent sur l’analyse des différentes longueurs d’onde du spectre de la lumière infrarouge utilisée grâce à la transformée de Fourier. Les images SD-OCT ont une vitesse d’acquisition 100 fois supérieure à la précédente génération en time domain (18000 à 70000 A-scan par seconde), avec moins d’artéfacts liés aux mouvements oculaires, avec une haute résolution (inférieure à 7μ). La densité des coupes sur une zone donnée est importante.
La technologie swept source a fait son apparition récemment. Elle permet de moduler la longueur d’onde permettant d’avoir une vitesse d’acquisition encore plus élevée et d’augmenter la résolution spatiale (inférieure à 5 μ). Enfin, les EDI-OCT (Enhanced imaging optical coherence tomography) augmentent la visibilité des structures en arrière de l’épithélium pigmentaire, notamment les couches les plus internes de la choroïde.
La dernière révolution technique en OCT est l’avènement de l’OCT Angiographie (OCT-A). Cette nouvelle technique d’imagerie permet de visualiser la microvascularisation rétinienne et choroïdienne à l’aide d’une acquisition séquentielle de B-scan sur une même coupe de la rétine, afin de détecter le contraste des mouvements du flux sanguin dans les structures vasculaires. La plupart des OCT-A permettent une analyse maculaire avec des coupes de 3x3 mm, 6x6 mm ou plus. Les dernières générations d’OCT-A permettent d’étudier les structures vasculaires au-delà des arcades vasculaires maculaires.
Les structures principalement étudiées en OCT sont le segment antérieur, la macula et le nerf optique.
Au niveau du segment antérieur, cet appareil permet d’évaluer l’épaisseur de la cornée, de mesurer la profondeur de la chambre antérieure, d’explorer l’angle irido-cornéen, de détecter la présence de tumeurs. Il est possible de coupler les mesures à celles d'un topographe cornéen. La réflexion de mires à la surface de la cornée sous forme de points ou de cercles concentriques permet d'obtenir une information complémentaire à la tomographie optique. Ce recoupement permet d'affiner les résultats des cartes topographiques et des mesures pachymétriques.
Au niveau du nerf optique, l’OCT a révolutionné la prise en charge du glaucome permettant une analyse reproductible, avec une excellente résolution axiale, offrant des images proches de la structure histologique. L’analyse des fibres nerveuses rétiniennes repose sur les B-scans circulaires péripapillaires dont le but et d’évaluer l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses rétiniennes sur 360° autour de la tête du nerf optique. Une analyse complémentaire au niveau de la macula a été développée, et constitue l’analyse du complexe maculaire des cellules ganglionnaires.
Indications
L'OCT du segment antérieur s'utilise dans :
L'OCT maculaire a un intérêt morphologique. Il permet de mettre en évidence diverses pathologies telles que des membranes épirétiniennes, des trous maculaires, des œdèmes maculaires diabétiques. Il permet également sur le plan thérapeutique, de poser des indications de traitements et d'effectuer le suivi de certaines pathologies telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge, l’œdème maculaire ou dans les suites d'une chirurgie vitréo-rétinienne.
L’OCT-A est utile dans le diagnostic de néovaisseaux choroïdiens comme dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou la myopie forte ou encore dans la mise en évidence de zones d’ischémie rétinienne dans le cadre de la surveillance des occlusions vasculaires ou de la maculopathie diabétique. Sa principale limitation sont les artéfacts de réalisation pouvant compliquer son interprétation qui parfois ne permet pas d’éviter la réalisation d’une angiographie rétinienne.
L’OCT papillaire permet de contribuer au diagnostic de glaucome chronique et d’assurer son suivi.
Déroulement de l’examen
Quel que soit le type d’OCT, l'examen se déroule en position assise et ne nécessite aucun contact avec les yeux.
La tête installée sur une mentonnière.
L’examen est rapide. Il ne dure que quelques secondes et est réalisé par un assistant ou une assistante au cabinet lors d’une consultation. Il sera ensuite interprété par le médecin.
Pour l’OCT de segment antérieur par contre, il est nécessaire de ne pas porter de lentilles de contact pendant les heures qui précèdent l’examen.
L’OCT maculaire ou l’OCT-A peuvent être associés à une dilatation pupillaire après instillation de collyres mydriatiques. Du fait de la durée de la dilatation pupillaire de 2h en moyenne, il est déconseillé de conduire à la suite du bilan. Il est recommandé de prendre les transports en commun ou de se faire accompagner par une tierce personne.
L’existence d’un trouble des milieux oculaires peut empêcher la réalisation de l’examen (opacité cornéenne, d’hémorragie intravitréenne ou de gaz dans la cavité oculaire en post-opératoire). Un petit diamètre pupillaire ainsi qu’une forte amétropie (myopie forte) compromettent la résolution des images. La force du signal peut être aussi diminuée en cas de saccades oculaires, de clignements palpébraux. Toutes ces limitations peuvent rendre difficile l’interprétation des images.
Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre informatif.
En raison des spécificités de chaque cas, les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.
L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean-Jaurès.