Laser argon

Laser rétinien Argon
Sommaire

    Principe et fonctionnement

    La photocoagulation laser utilise l’énergie lumineuse pour coaguler les tissus.

    Une fois l’énergie lumineuse transmise à la rétine, elle se transforme en énergie thermique et la température des tissus s’élève au-dessus de 65°C provoquant la dénaturation des protéines tissulaires.

    L’efficacité de la photocoagulation dépend de la transmission de la lumière à travers les tissus oculaires et l’absorption de cette lumière par le pigment dans le tissu cible.

    La lumière est absorbée principalement par les tissus oculaires qui contiennent de la mélanine, de la xanthophylle ou de l’hémoglobine.

    De nouvelles technologies ont conduit à des systèmes innovants.

    Dans les avancées les plus récentes, on trouve le laser multispots. Avec ce laser à impacts multiples, une seule impulsion sur la pédale provoque une salve d’impacts qui suivent un schéma de tirs groupés prédéterminés (pattern).

    Les spots ont un temps d’exposition ultra-court (20 à 50 millisecondes), une haute intensité, et se succèdent très rapidement.

    Indications

    Le laser rétinien est indiqué :

    • afin de traiter certaines lésions au niveau de la rétine périphérique (déchirures, trous…). On l’appelle rétinopéxie au laser. Elle permet de créer une adhérence choriorétinienne autour des déchirures de la rétine. Habituellement, deux ou trois rangées de photocoagulation sont recommandées pour créer l’adhérence souhaitée. Elle vise éviter l’évolution vers un décollement de rétine.
    • en cas d’ischémie rétinienne périphérique : on l’appelle la panphotocoagulation rétinienne périphérique (PPR).

    Son indication est posée dans certains cas de rétinopathie diabétique non proliférante sévère, dans tous les cas de rétinopathie diabétique proliférante, dans certaines occlusions veineuses rétiniennes ischémiques et à chaque fois qu’un risque de néovascularisation secondaire est présent. Son but est de contrôler l’ischémie, réduire les taux de VEGF intravitréens et d'augmenter l’oxygène dans l’œil de sorte que la néovascularisation involue ou régresse. L’augmentation de l’oxygène grâce au laser est expliquée par deux mécanismes : d'une part la diminution de la consommation en oxygène résultant de la destruction partielle de la rétine, et d'autre part, la diffusion accrue de l‘oxygène de la choroïde dans les cicatrices de photocoagulation.

    Dans le diabétique, pour les patients présentant une rétinopathie non proliférante à haut risque ou une rétinopathie proliférante, la photocoagulation reste à ce jour le pilier du traitement.

    La taille, l’espacement et l’intensité des impacts sont ajustés fonction de l’effet attendu.

    L’ensemble de la rétine est traitée, des arcades vasculaires jusqu’en périphérie, tout en épargnant la macula. Une PPR complète inclue 1200 impacts ou plus, de 500μ, séparés les uns des autres d’un demi-impact.

    La plupart du temps, plusieurs séances sont nécessaires.

    Des effets secondaires sont possibles : altération de la vision nocturne, de la vision des couleurs, de la sensibilité et de la vision périphérique.

    • dans la prise en charge de certains œdèmes maculaires diffus (diabétiques ou secondaires aux occlusions de branches veineuses rétiniennes). Le laser est passé en seconde intention après les injections intravitréennes. Dans certains cas, on peut effectuer une photocoagulation en grille avec une faible intensité, plus ou moins étendue entre 500μ et 3000μ du centre de la macula (fovéa).
    • pour certains oedèmes maculaires focaux, avec un nombre d’impacts limités

    Afin d’éviter la création de scotomes centraux, le traitement ne doit pas être administré à moins de 500μ du centre maculaire. On utilise un spot de petite taille, une durée d’exposition courte et de faible intensité.

    Déroulement

    • le laser s’effectue en consultation.
    • une anesthésie topique est nécessaire afin d’appliquer un verre contact sur la cornée.
      De façon plus rare, une anesthésie péribulbaire ou rétrobulbaire peut être nécessaire pour faciliter la procédure chez des patients très algiques.
    • une dilatation pupillaire adéquate est nécessaire. Elle dure en moyenne 2 heures compromettant la conduite automobile durant ce laps de temps.
    • différents types de lentilles de contact sont utilisées afin de réaliser le laser à la lampe en fente. Elles sont différentes si le laser porte sur la périphérie ou sur la macula.
    • la sélection des paramètres de réglage dépend du but du traitement, de la transparence des milieux et de la pigmentation du fond d’œil.
    • la durée de la séance est de 10 à 15 minutes.
    • une activité normale peut être reprise dans les heures qui suivent le traitement.
    • si des douleurs persistent, des antalgiques classiques (paracétamol, anti-inflammatoires) sont préconisés.

    Référence

    Fiche d'information

    Les informations délivrées ci-dessus sont données à titre informatif.
    En raison des spécificités de chaque cas, les informations délivrées ne seraient se substituer à celles qui vous seront délivrées en consultation.
    L’équipe médicale du Centre d’ophtalmologie Jean-Jaurès.